Vœu déposé par le GEP relatif à la suppression des trains de nuit.
M. Jean-François MARTINS, adjoint, président. - Le vœu n° 39 est relatif à la suppression des trains de nuit.
La parole est à Sandrine MÉES pour deux minutes.
Mme Sandrine MÉES. - Merci, Monsieur le Maire.
Par ce vœu, le groupe Ecologiste de Paris souhaite souligner l'intérêt de préserver le réseau de trains de nuit qui relie Paris à de nombreuses grandes villes de France et à de nombreuses villes moyennes de France et d'Europe. Ce réseau est rogné depuis plusieurs années. Je prendrai un seul exemple pour ne pas allonger le débat : la suppression du Paris-Berlin en 2014. Les Parisiens dont les déplacements longue distance ont un poids supérieur dans le bilan carbone à leurs déplacements courte distance, sont ainsi contraints de se reporter sur des transports plus polluants, comme l'autocar, l'avion, l'automobile, ou sur les lignes à grande vitesse qui ne desservent pas autant de gares que les trains de nuit ne le font.
Le groupe Ecologiste de Paris propose donc que la Ville de Paris demande au Ministère de la Transition écologique et solidaire et au Ministère chargé des Transports, une étude d'impact environnemental, dont le CO2, et socio-économique de la suppression des trains de nuit depuis 2010, en incluant les répercussions de la diminution de l'offre de ces trains de nuit sur les comportements de mobilité des Parisiens et sur les comportements de mobilité des visiteurs de la Capitale, l'impact sur les emplois locaux et l'attractivité et l'accessibilité de Paris. Le groupe Ecologiste de Paris souhaite aussi que la Ville fasse part à la S.N.C.F. et au Gouvernement de son souhait que, dans l'attente des résultats de cette étude, les trains de nuit qui subsistent soient maintenus devant l'urgence de favoriser un aménagement du territoire équilibré et d'adapter les déplacements longue distance des Parisiens au dérèglement climatique.
Je vous remercie.
M. Jean-François MARTINS, adjoint, président. - Merci, Madame MÉES.
Pour vous répondre, la parole est à Christophe NAJDOVSKI.
M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Comme vous le mentionnez dans votre vœu, plusieurs lignes de trains de nuit de grande distance au départ de Paris ont été supprimées ces dernières années. Les quelques liaisons qui subsistent sont menacées. Cette décision de la S.N.C.F. et de l’Etat a été justifiée par l'État par une baisse de la fréquentation des lignes et un coût plus important en subventions publiques.
Les associations qui défendent les trains de nuit opposent quant à elles que ces liaisons étaient peu mises en avant par la S.N.C.F., qu'elles ne bénéficiaient pas de promotion commerciale pour les valoriser et qu'elles étaient pénalisées par un défaut de maintenance qui provoquait de plus en plus d'annulations de trains et donc de la perte de clientèle et des coûts supplémentaires pour la S.N.C.F.
En tout état de cause, ce désengagement se traduit par un report des voyageurs sur des modes plus polluants tels que l'avion, la voiture ou l'autocar, ou par des voyages plus coûteux et moins pratiques pour les usagers qui prennent les T.G.V. ou encore les lignes de jour. Il serait donc utile que l'impact environnemental de ces fermetures de lignes soit évalué et rendu public, ce qui permettrait peut-être de sauver les liaisons encore exploitées aujourd'hui.
Plus généralement, le trafic ferroviaire, qui est de plus en plus menacé par une concurrence dérégulée, me semble devoir être défendu par les pouvoirs publics car il reste le moyen le plus fiable pour irriguer tout le territoire.
Pour toutes ces raisons, l'Exécutif donnera un avis favorable à ce vœu.
M. Jean-François MARTINS, adjoint, président. - Explication de vote de M. LE RESTE.
M. Didier LE RESTE. - Nous voterons ce vœu qui met en exergue une des conséquences des politiques de réduction des coûts et d'atrophie du service public ferroviaire matérialisée par le désengagement financier de l'Etat : la baisse de l'attractivité et l'abandon des trains de nuit organisés et planifiés par la S.N.C.F.
De nombreuses mobilisations pluralistes se déroulent depuis de longs mois sur les territoires, auxquel
les nous participons, visant à maintenir et développer l'offre des trains de nuit. Des premiers succès ont été enregistrés.
Pour nous, au-delà d'une étude d'impact écologique de la suppression des trains de nuit, qui peut avoir sa pertinence, nous militons pour l'arrêt immédiat de la suppression de ces trains de nuit et pour la nécessaire relance de l'activité.
M. Jean-François MARTINS, adjoint, président. - Merci, Monsieur LE RESTE.
Je mets aux voix, à main levée, le vœu n° 39 du groupe Ecologiste avec un avis favorable de l'Exécutif.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le vœu est adopté. (2017, V. 193).